1152 | fondation d’un monastère prémontré à Leffe
L’histoire de l’abbaye Notre Dame de Leffe commence au milieu du 12e siècle. En l’an 1152, une communauté de prémontrés de l’abbaye de Floreffe (près de Namur) vient s’installer à Leffe sous la direction d’un prieur et sous la dépendance de l’abbé de Floreffe. Cette fondation a eu lieu grâce à Henri I, comte de Namur qui donna l’église de Sainte Marie de Leffe, avec toutes ses dépendances et ses revenus à Gerland, abbé de Floreffe, à la condition d’y établir des religieux de son ordre.


1200 | élévation comme abbaye
Envers l’an 1200 la communauté de Leffe devient autonome : le nombre des novices et des profès s’est tellement accru que le prieuré est élevé au rang d’abbaye, après décision du père-abbé de Floreffe. Le père Wéric, prieur de Leffe en devient le premier abbé.

1200 – 1400 | prospérité
Les 13e et 14e siècle sont une période prospère : l’abbaye voit augmenter ses possessions et revenus grâce à de nombreux dons ou acquisitions. Déjà dans ces temps reculés, les prémontrés de Leffe desservaient des paroisses dans les alentours de l’abbaye.
1400 – 1460 | nouveau défis
Le 15e siècle est une période incertaine et désastreuse pour l’abbaye et sa communauté. En 1408, l’abbé se démet sans autorisation. Le siège abbatial reste vacant et les religieux cherchent pendant la vacance à se soustraire aux instructions de leur abbé-père de Floreffe. Le 7 août 1460, l’église de Leffe fut tellement dévastée par une forte et soudaine inondation qu’il n’en resta plus que les quatre murs. L’abbé du monastère se noya.

1466 | le Sac de Dinant
En 1466 l’abbaye est détruite durant le sac de Dinant. Dinant s’était révoltée avec la population Liégeoise contre l’évêque Louis de Bourgogne. Celui-ci demandait le soutien de son oncle, Philippe le Bon. La ville de Dinant dut se rendre le 23 août 1466 aux armées des Bourguignons. Elle fut livrée au sac et à l’incendie, y compris l’abbaye de Leffe. Les religieux furent capturés. Pendant six mois, l’abbaye resta abandonnée. Quand, après ce temps, les religieux, remis en liberté, purent rentrer au monastère, ils ne retrouvèrent presque plus que des ruines.



16e siècle | reprise de la vie communautaire
Les murs de l’abbaye furent relevés à la hâte. Y contribuèrent de nouvelles donations. Grâce notamment à ces ressources nouvelles, la communauté connaît un siècle de redressement entre 1484 et 1583 malgré une succession d’abbatiats assez brefs et un contexte socio-économique décidément instable.
1577 – 1636 | la peste
En 1577, une épidémie de peste se déclara à Bouvignes et à Dinant, et fit de nombreuses victimes. A partir de 1617 une nouvelle épidémie de peste vint désoler la région de Dinant : entre les victimes également des religieux de Leffe. La maladie continua à sévir par intermittence jusqu’en 1636, année où l’abbé de Leffe en mourut.

gravure Paul Fürst, 1656


1650 – 1750 | une nouvelle période de prospérité
À partir de la seconde moitié du 17e siècle les pères-abbés investirent dans le maintien de la vie conventuelle. Ces réformes procédaient d’un programme bien précis visant à ramener la communauté vers une plus grande austérité et vers une simplicité de vie plus conforme à l’état religieux. La communauté entreprit également la réparation et rénovation de l’abbaye : le dortoir des religieux, le jardin, moulin, granges, remises. Ces travaux sont suivis par la reconstruction complète de l’église, entre 1714 et 1719.

1789 – 1795 | les défis du Temps Français
Dès l’été 1789, des troubles dans les principales villes de la région sonnent le glas des institutions traditionnelles. Fin août, les habitants de Dinant, aigris par leurs difficultés économiques, se révoltent à leur tour. Après des battues entre les armées Autrichiennes et Françaises dans la région, les tourments de la première république commencent à se dérouler pour les habitants de Dinant. Le 1 janvier 1790 la République est proclamée à Dinant. Tous les biens des associations laïques et religieuses furent supprimés. Le 7 février de la même année, les portes de l’abbaye de Leffe furent forcées. Dans les semaines à suivre, le père-abbé et d’autres religieux de Leffe sont séquestrés, les biens de l’abbaye sont confisqués. Le 28 et 29 mai, la communauté quitte l’abbaye, une partie d’entre eux, dont le père-abbé, trouvent refuge à Maastricht.

Bibliothèque Nationale de France


1796 | dissolution de l’abbaye de Leffe
Le 1 septembre 1796, le gouvernement supprima en Belgique tous les ordres et congrégations religieux. L’abbaye de Leffe et toutes ses possessions sont vendues par l’état. Outre l’achat de fermes et d’autres biens ayant appartenu à leur abbaye, deux religieux, l’abbé Gérard et le père George, avec la coopération d’autres frères et laïcs, reprennent la propriété de l’abbaye, de l’église et des biens adjacents, sans doute dans l’espoir d’un rétablissement ultérieur de la vie religieuse à Leffe. En 1844, le dernier religieux survivant de l’abbaye meurt. A la fin du 19e siècle, après plusieurs ventes et différents propriétaires, l’abbaye de Leffe semblait promise à l’oubli comme d’autres maisons religieuses.

1903 | les Prémontrés reviennent à Leffe
Le 29 novembre 1902, les bâtiments encore existants de l’abbaye de Leffe furent achetés par les prémontrés de l’abbaye de Frigolet, près d’Avignon. Ils s’attendaient à être chassés de France par une loi interdisant aux communautés “sans utilité sociale” de posséder des biens fonciers. Ils se réfugièrent à Leffe vers la mi-avril 1903. Malheureusement, les bâtiments n’étaient nullement prêts à les accueillir. Ils seront remis en état, avec l’aide de l’évêque de Namur, mgr Thomas-Louis Heylen, lui-même Prémontré et ancien abbé de Tongerlo. Une nouvelle église abbatiale est aménagée dans la grange.

1914 – 1918 | première guerre mondiale
Le 29 novembre 1902, les bâtiments encore existants de l’abbaye de Leffe furent achetés par les prémontrés de l’abbaye de Frigolet, près d’Avignon. Ils s’attendaient à être chassés de France par une loi interdisant aux communautés “sans utilité sociale” de posséder des biens fonciers. Ils se réfugièrent à Leffe vers la mi-avril 1903. Malheureusement, les bâtiments n’étaient nullement prêts à les accueillir. Ils seront remis en état, avec l’aide de l’évêque de Namur, mgr. Thomas-Louis Heylen, lui-même Prémontré et ancien abbé de Tongerlo. Une nouvelle église abbatiale est aménagée dans la grange.
1920 – 1929 | une abbaye abandonnée
Après la guerre, en 1919, de la communauté de soixante religieux partis de Frigolet, il ne restait que trente survivants. En 1920, la communauté est retournée à Frigolet. Seul un religieux restera sur place comme gardien de l’abbaye.

1929 – 1931 | un nouveau élan
Fin avril 1929, un incendie détruisit une partie de l’abbaye de Tongerlo. En mai de la même année, 35 novices accompagnés de quelques prêtres sont accueillis à Leffe. En décembre 1930, Leffe fut officiellement cédée à l’abbaye de Tongerlo. Les novices retournèrent à Tongerlo au milieu de l’année suivante, mais des religieux flamands restèrent sur place. Des démarches sont entamées et le 3 novembre 1931 le pape Pie XI rend son statut de maison autonome à l’abbaye de Leffe.



1940 – 1945 | deuxième guerre mondiale
Les épreuves de la deuxième guerre mondiale revinrent une nouvelle foi troubler la vie conventuelle. La majorité des pères partirent au front en tant qu’aumôniers et deux religieux furent blessés par une bombe aérienne. Deux fois, la communauté doit s’enfuir temporairement en raison des terreurs de la guerre, en 1940 et en 1944.

1946 – 1960 | soucis et solutions sur le plan financier
L’abbaye de Leffe demeurait très vulnérable sur le plan financier, déjà depuis son indépendance retrouvée dans les années ‘30. La communauté dut vivre d’expédients : les jeunes frères fabriquaient de l’encens et de l’encre que les autres confrères allaient vendre à travers toute la Belgique, se déplaçant souvent à pied. Ces maigres revenus suffisaient juste à assurer la survie matérielle de la communauté. Après la guerre, il faut attendre jusqu’en 1954 pour que les difficultés financières de la communauté soient soulagés. Cette année, le père-abbé Cyrille Nys rencontre Albert Lootvoet, brasseur à Overijse. On décide de renouer avec la tradition brassicole de l’abbaye, en respectant les procédés d’autrefois. Progressivement, l’apport financier provenant de la vente de bière va aider la communauté à se consolider sur le plan matériel.



1960 – 2000 | l’abbaye dans un monde changeant
La période autour du Concile Vatican II amène des bouleversements importants dans la vie de l’abbaye : modifications de l’horaire et utilisation du français dans la liturgie. C’est une période d’essais et d’erreurs, de recherche et parfois de tension, car ces changements ne sont pas toujours faciles. Moins gênée par des soucis matériels, la communauté peut se consacrer davantage à son rôle pastoral et devient, jalons après jalons, un centre de rencontre religieuse et culturelle, port d’attache d’une dizaine de curés de paroisse et havre de retraite pour les jeunes.

Hier, aujourd’hui, demain …
Depuis les années 2000, la communauté entame un long processus de réflexion sur son avenir : comment vivre de manière authentique l’idéal prémontré dans le monde d’aujourd’hui?
La communauté souhaite s’engager vers un renouvellement de sa pastorale dans une perspective d’évangélisation, le rajeunissement de ses cadres et leur intégration ainsi que vers la rénovation de son patrimoine immobilier afin d’être davantage au service du peuple de Dieu.


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